Anarchiviste en crip et care time, praticien-ne de la recherche-action et en recherche-création permanente, ma passion pour certains livres, leur capacité à se déverser dans le monde et mon temps trop long passé à l’université (en parallèle d’engagements militants), m’ont conduit à égarer des micro-bibliothèques éphémères partout là où c’est possible afin d’en désacraliser, démultiplier et poétiser les usages (à travers notamment des propositions d’ateliers collectifs).
Avec comme finalité de mettre des mots sur nos aliénations et sur les rapports de domination, reprendre du pouvoir sur nos vies à travers nos refus et nos récits , développer de la puissance collective en explorant de multiples manières de nous rassembler et d’œuvrer, d’accueillir nos vulnérabilités et soutenir nos élans.
Site principal : http://ecorcesetcabanes.wordpress.com
Parcours et orientations de recherche
Ma pratique a été d’abord été, pendant plus d’une dizaine d’années, une pratique du collectif vécue comme nécessité politique et support d’une capacité à créer, oser, rebondir, s’orienter et expérimenter.
Impliqué.e dans des formes d’éducation populaire, j’ai œuvré avec d’autres dans des collectifs informels, des associations, des actions d’interpellation dans l’espace public, de l’animation socioculturelle auprès d’enfants et d’adolescent.es, des co-formations auprès d’adultes et des processus de recherche et d’invention collective.
Cet engagement était soutenu par un cursus secondaire puis universitaire en littérature, sciences humaines et sociales (philosophie, sociologie, sciences politiques et sciences de l’éducation) et arts du spectacle.
A l’issue d’un master en sociologie de l’art et de la culture et d’une année d’expérimentation de pratiques de médiation culturelle et d’éducation populaire politique à l’université, j’ai souhaité amorcer une recherche doctorale (aujourd’hui suspendue) visant à favoriser et soutenir des coopérations émergentes.
Inscrivant mon travail dans le champ des études littéraires (avec le soutien d’Yves Citton) et dans celui des sciences de l’éducation (avec le soutien de Pascal Nicolas-Le Strat), j’imaginais documenter et expérimenter des dispositifs critiques et poétiques au sein de communautés/collectivités mues par des désirs de coopération (lieux de formation, lieux de travail, lieux d’habitation, lieux d’organisation politique, etc.)
Cette recherche que j’appelais « aux frontières de l’art » reposait avant tout sur une écoute attentive et sur des « tentatives » avant de chercher à produire ou révéler des savoirs (dont il s’agissait plutôt de prendre conscience pour se les réapproprier).
Cherchant à sortir des méthodologies des épistémologies dominantes en sciences sociales et ayant par ailleurs développé de manière autodidacte une pratique de poésie en collectif (lectures improvisées et apprentissage de poèmes par corps et par chœur), ces années ont été l’occasion de multiples rencontres avec des praticien.nes de la danse et des arts plastiques (performance, art situationnel, co-création). L’improvisation s’est ainsi invitée tant par une fenêtre théorique (notamment les travaux d’Yves Citton) qu’expérimentale (dans les expériences collectives initiées et les compagnonnages, ainsi qu’au sein de mes pratiques d’enseignement à l’Université), mes propres pratiques se forgeant aussi dans cet aller-retour permanent.
Cela a donné lieu à de multiples expérimentations collectives et coopérations en recherche et création :
– à travers l’association Animacoop’Campus en partage sur le campus de Saint-Martin-d’Hères (collectif « rêves de coop’ » autour du projet de création d’une coopérative alimentaire, recherche-expérimentation « Remettre le travail sur l’établi. Réinventer nos modes de vie ») : https://coopdesartsetdessavoirs.wordpress.com/
– autour d’un séminaire « Les arts de l’attention. Pratiques créatives et travail social » suivi d’un séminaire « Les arts de l’attention dans les ruines du capitalisme » à Grenoble : https://experiencespoetiques.wordpress.com/arts-de-lattention/
– au sein de l’association Les Passeurs pour vivre « comment faire lieu, lien, seuil et passage » ainsi que de l’association PAPRICA (Plateforme pour l’Aide aux Projets et Initiatives de Création d’Activité) et du réseau des Fabriques de Sociologie
– à travers les séminaires « Pensées des charnières » et « Arts, savoirs, indiscipline » au sein de l’Unité Mixte de Recherche Litt&Arts (séminaire itinérant, invitation de chercheur-euses, événement Kabanamots) : https://experiencespoetiques.wordpress.com/cabanes/enquetes/charnieres/ & https://experiencespoetiques.wordpress.com/formes-collectives/kabanamots/
– avec l’association Modus Operandi autour des Rencontres de géopolitique critique (conception des « Traversées » en 2019, co-enquête « Récits, imaginaires, fictions » en 2021) : https://www.modop.org/les-rencontres-de-geopolitique-critique/
– avec le collectif-en-devenir au sein du laboratoire EXPERICE de l’Université Paris 8
– à travers l’animation d’ateliers de lecture et de care poétique dans différents lieux (université d’été des mouvements sociaux, 10 ans de la compagnie Sonnets 3 fois, BIGRE Rencontres des coopérateurices Coopératives d’Activité et d’Emploi) : https://ecorcesetcabanes.wordpress.com/ateliers-care-poetique/
– avec des collectifs étudiant-es de l’Université Grenoble-Alpes à l’occasion d’enseignements, de stages ou d’évènements associatifs
– au sein de la Mutuielle, collectif d’artisan-es du soin dans l’agglomération grenobloise : https://padlet.com/Archaologie/oasich2_la_mutuielle
– avec le lancement d’un chantier « soin et communauté(s) » hébergé par le CRIDEV à Rennes
– à travers l’expérimentation du « Coin Recherche Indiscipliné/e » à l’Université de Rennes 2
Site d’archives (2016-2021) : https://experiencespoetiques.wordpress.com/
Mes recherches actuelles tournent notamment autour du travail précaire, du soin communautaire, des temporalités crip et neurodivergentes, des alternatives à la psychiatrie, des espaces de résistances, de la transformation de nos imaginaires et des conditions matérielles de nos recherches-actions et recherches-créations.
Mes recherches antérieures et actuelles n’auraient pas pu s’oser et tenir dans la durée sans de multiples complices ainsi que le travail important (souvent gratuit) de personnes et collectifs œuvrant autour des dominations qui structurent et étouffent nos espaces de vie.
Parmi les collectifs ressourçants :
- l’association EFIGIES (études de genre, études féministes)
- le réseau d’études handiféministes (REFH)
- Charlotte Puiseux, Harriet de G., Zig Blanquer
- les Dévalideuses, Cabrioles (autodéfense sanitaire)
- AEQUITAZ
- Contrevent à Grenoble, déCONSTRUIRE à Rennes
- le Senselab et l’Institut des 3 écologies
- l’Amicale des Communaux
- les Fabriques de sociologie
- les lieux et collectifs LGBTQIAA+ en France et au Québec